Ukraine : halte aux médias incendiaires

Guerre au Dombass

Ukraine : halte aux médias incendiaires (2014)

Le 9 juillet 2014, Radio France International (RFI) diffusait un reportage (http://www.rfi.fr/emission/20140709-ukraine-levee-fond-aider-armee-pays intitulé « Ukraine : levée de fonds pour aider l'armée du pays ». Le reporter Sébastien Gobert commençait par déplorer l'état du matériel de l'armée de Kiev. Il considérait ensuite que « grâce » à une association créée par des « citoyens patriotes », l'armée avait pu accélérer sa modernisation. Il donnait la référence Facebook de l'association « Armia SOS », et donnait la parole à certains de ses dirigeants qui invitaient les citoyens de tous les pays à faire un don par virement bancaire pour acheter de l'équipement militaire. Il affirmait que cette initiative avait un « soutien populaire inédit ». Enfin il concluait que l'urgence avait poussé le gouvernement à « faire des miracles »

Le Comité Valmy dénonce avec indignation ce reportage qui, présenté comme une « information », n'est qu'une opération de propagande. Il y a prise de position ouverte en faveur du gouvernement de Kiev dont la légitimité - par sa formation et par ses actes - devient chaque jour plus contestable. Quelques mois plus tôt, RFI dénonçait «les massacres » (http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130731-syrie-homs-alep-aviation-armee-syrienne-libre/ » du régime syrien contre son peuple  et l'illégitimité des élections (http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140602-syrie-bachar-el-assad-election-presidentielle-baas-arabie-saoudite-turquie-qatar/) en faveur d'Al Assad. Aujourd'hui, sans la moindre réserve, ces médias prennent ouvertement parti pour un gouvernement dont l'élection a été réalisée dans la foulée d'un coup d'état ultra-nationaliste, dans un contexte de guerre civile, accompagnée de menaces et de persécutions. Nous sommes bien en face d'un double-standard médiatique. N'est-ce pas un cas manifeste de propagande, laquelle doit être sanctionnée dans l'exercice du journalisme (Charte de Munich de 1971, règle 9) ?

A défaut d'en informer ses concitoyens, RFI, station publique, diffusée en France mais aussi dans les pays francophones, n'ignore certainement pas que cette même-armée ukrainienne, pour laquelle elle promeut des collectes de matériel militaire, se livre depuis plusieurs mois à des crimes de guerre. Si le but d'une guerre est la neutralisation de l'ennemi, la recherche de l'extermination de l'ennemi, elle, relève du crime de guerre. Après les persécutions, l'incendie de la Maison des Syndicats, des populations civiles au Dombass sont bombardées par l'armée. Quant aux déclarations des dirigeants de Kiev, elles ne se cachent pas de cette logique d'extermination. Porochenko (http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve1311) déclare que pour un militaire de Kiev mort, cent ennemis périraient, Koval a annoncé l'ouverture de « camps de filtration » (http://www.youtube.com/watch?v=LjFkXteuzhY) : deux choses totalement contraires au droit de la guerre. En se faisant le relais de ce genre d'initiative, RFI, faisant preuve d'une inconscience totale, feinte ou réelle, n'est-elle pas en train de se rendre complice d'un crime de guerre ?

Dans la « logique des incendiaires » (http://www.comite-valmy.org/spip.php?article4538), que nous avons dénoncée depuis le début du conflit ukrainien, les médias officiels jouent un rôle de premier plan : celui de souffler sur les braises. Le Comité Valmy invite le peuple de France à exiger l'arrêt immédiat de cette propagande belliciste. Les Français n'ont aucun intérêt à se rendre complice d'une ingérence belliqueuse qui n'a que trop duré.