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L'archipel des crises

La route du grand large

7 Juillet 2023

Dans notre ouvrage, nous avons tenté tenté d'établir une carte aussi fidèle que détaillée de l'archipel des crises que notre époque traverse. Il est temps maintenant de conclure en abordant la question fondamentale : comment en sortir ? Quels sont les différents passages constitutifs du détroit qui nous mène au grand large ? Se complaire dans la description des crises d'une époque sans évoquer de solutions de sorties de crises relèverait en effet du masochisme ou d'une véritable « philosophie du désespoir ».

 

 

1/ Le premier récif de notre voyage est certainement le plus dur à éviter. Il s'agit de l'Ecueil des Politiques. Ce récif est malheureusement gouverné depuis des décennies par une dynastie d'oligarques dont l'incapacité n'a d'égale que la rapacité. Ceux-ci appartiennent à la clique des Mondialistes. Soutenus par des fortunes colossales, souvent étrangères, ils contrôlent toutes les strates de l'Etat : justice, armée, médias, administration, économie, finance... Ils maintiennent leur pouvoir en vertu du vieux principe cher à Machiavel : « Diviser pour mieux régner », entretenant savamment les haines entre les différentes fractions du peuple, un jour entre la gauche, et la droite, un autre entre les personnes de couleurs de peau différentes, un autre entre les sexes, un autre entre les religions. La première mouture de ce pouvoir fut longtemps incarnée par un monstre bicéphale (l 'UMP et le PS ), les deux partis se transmettant, depuis Maastricht, tous les cinq ans le relais pour mener la même politique européiste et mondialiste. Comme les électeurs français se fatiguaient de cette opposition factice, le système mondialiste a mis en place Emmanuel Macron et sa République en Marche, faisant voler le vieux cadre du clivage droite-gauche. Toute la difficulté actuelle du pouvoir consiste à éviter que le camp des anti-mondialistes réussissent à se structurer de la même façon. Le pouvoir maintient donc aiguisées les divisions, au sein du peuple, pour éviter que l'opposition réelle, celle des patriotes sincères, qui représentent la majorité de la population ne renverse ce pouvoir.

 

Contre l'écueil de la division il faut promouvoir la démarche de l'Union du peuple de France (qui est par exemple la démarche du Comité Valmy depuis Maastricht), refuser la logique stérile d'union de la gauche, ou d'union de la droite, qui depuis les années 80 a toujours été récupérée par les Européistes (hier UMPS aujourd'hui LREM) et qui ne sert qu'à diviser l'opposition pour que le pouvoir mondialiste reste en place. Seule cette union du peuple nous permettra de prendre le large par rapport aux institutions mortifères de l'UE et du Forum Mondial, et pouvoir déchirer enfin leurs « feuilles de routes », « roadmaps », et autres « guidelines », qui constituent autant de diktats envers notre peuple.

Il faut aussi que les syndicats réussissent à se démarquer de leur tutelle européenne (la Confédération Européenne des Syndicats), car de l'UE vient la majorité des régressions sociales, et il est vital pour les travailleurs de pouvoir s'y opposer de façon collective et organisée.

 

 

2/ Le deuxième récif s'appelle Crise économique. Il est constitué de plusieurs dangereux îlots. Les Mondialistes nous disent que pour sortir de la crise il faut continuer à adopter leurs préceptes, ceux du Consensus de Washington : plus de libéralisation, de déréglementation, d'ouverture aux capitaux, de commerce international, de conquête de marchés... C'est ce que nous avons appelé la logique de la croissance externe : selon cette conception, une société française ne peut survivre que si elle acquiert un devenir international, c'est-à-dire si elle en concurrence d'autres, que si elle devient une multinationale. Ce schéma met en avant quelques heureuses réussites. Par exemple, chacun a en tête la « success story » de la CMA-CGM, ancienne compagnie nationale bradée par Jacques Chirac à un homme d'affaire libanais, et qui aujourd'hui en 2022 réalise les plus gros bénéfices du CAC40. Mais depuis l'Athènes antique, le modèle thalassocratique, évoqué notamment à travers le mythe de l'Atlantide, n'est jamais loin de l'effondrement. Il fait quelques heureux, et beaucoup de malheureux. Derrière le triomphe du commerce international symbolisé par le porte-conteneurs, c'est toute une France, de travailleurs, de consommateurs, qui souffre. Hormis la bourgeoisie « compradore » qui en profite, plus personne ne pense que ce modèle n'est viable, ni sur le plan économique, ni sur le plan écologique, ni sur le plan social, ni sur le plan géopolitique.

 

Le deuxième îlot est une terre vierge d'apparence paradisiaque : c'est la Terre de la Décroissance, où la nature semble avoir repris ses droits sur l'homme. Présentée comme le modèle alternatif aux excès du modèle précédent, et reposant sur une chute brutale de la production et de la consommation, ce modèle est tout à fait compatible, avec l'extrême richesse de certains, et un extrême dénuement de la majorité, voire son annihilation. Par exemple, l'ex PDG de Danone évoque sa participation à l'initiative Half Earth qui vise à interdire toute activité humaine sur 50% de la planètei, propos d'ailleurs repris au plus haut niveau au Forum Economique Mondiale par Nicole Schwab qui elle évoque un objectif de « préservation » de 30% de la planète. Des philanthropes comme Bill Gates promeuvent ce modèle, en faisant croire à sa radicale nouveauté, alors qu'il ne s'agit que d'un mouvement du temps long, celui de l'accaparement des terres et des richesses par une infime minorité. Bill Gates serait aussi le plus grand propriétaire terrien des USA, un véritable latifundiaireii.

Pour éviter le naufrage, la solution est d'emprunter aux vieilles recettes : celle de la nationalisation, c'est-à-dire du rapatriement dans le giron du collectif les richesses et moyens de production stratégiques. Mais plus fondamentalement il convient aussi de tourner le dos à ce modèle de « croissance externe », cette logique de conquête non-viable, qui nous a déjà entraîné dans suffisamment de catastrophes. Il faut promouvoir un modèle opposé, celui du « développement interne », conformément à une vieille tradition économique, bien représentée dans l'histoire de notre pays, mais aussi aujourd'hui dans d'autres grandes pays.iii

 

 

3/ Le troisième récif s'appelle Covid. Il est toujours terriblement brumeux, car nos connaissances en la matière sont encore très récentes, donc parcellaires. Tout nous invite à la prudence, sur les origines de cette épidémie, sur ses possibles motivations, et sur les solutions qui ont été imposées aux populations (confinement, états d'urgence, puis vaccination de fait rendue obligatoire...). Des milliards de doses de « vaccins » ont été achetées par l'UE, alors que de nombreux observateurs décrivent ces injections au mieux comme un remède qui serait pire que le mal, au pire comme un poison. La liberté d'expression a aussi, été gravement compromise par les Covidistes, souvent adeptes de la censureiv, ce qui complique grandement le débat.

 

Actuellement la surmortalité reste très élevée en Occident (autour de 15% par an en Europe selon EC.europa.eu « excess mortality », idem aux USA), sans qu'on puisse clairement dire si celle-ci est dû au virus, dont les variants semblent pourtant de moins en moins virulents, ou aux effets indésirables du vaccin, ou à autre chose. Par ailleurs, selon certains spécialistes comme le Pr Perrone, la carte mondiale du Covid recouvre parfaitement celle de la vaccination.

 

 

Dans cette situation parfaitement confuse, il est impératif de faire preuve de bon sens marin : continuer à prendre des mesures qui ne sont pas adaptées aux risques (l'âge moyen des décès du Covid était de 82 ans en 2020) relèverait de la démarche de l'absurde, voire de la logique du sabordage. Il faut maintenir l'état de droit, abolir les états d'urgence permanent, refuser la philosophie de la manipulation émotionnelle (nudge), qui puise dans les conceptions les plus archaïques de la psychologie humaine (Psychologie des foules de Le Bon). Il faut restaurer le débat contradictoire : laisser la parole aux spécialistes qui proposent des traitements alternatifs, surtout si ces derniers ne sont pas dans le giron de Big Pharma, et surtout soigner la population, respecter le principe de précaution, qui veut que l'on attende les résultats des essais cliniques avant d'entreprendre des campagnes d'injection de grande ampleur. Il faut aussi refuser la dictature du sanitaire, prétexte à toute dérive autoritaire, tout comme il faut refuser le pouvoir usurpé par les responsables Hygiène, Sécurité et Environnement (HSE), souvent pilotés par le lobby des assurances, dans certaines entreprises et administrations. Il faut enfin protéger réellement la santé de nos concitoyens, c'est-à-dire reconstruire l'hôpital, mis à mal par des années de réformes de privatisation, de tarification à l'acte, et de fermetures des lits, réformes barbares imposées par l'UE propres à dégoûter les soignants de leur métier, pourtant un des plus beaux et des plus nobles au monde. Il faut aussi lutter contre les problèmes de santé de fond, quitte à se heurter à de puissants lobbies (obésité, addiction aux écrans, tabac, pollution...).

 

 

4/ Le quatrième écueil s'appelle le Malaise dans la Culture. Il y a clairement aujourd'hui un Malaise dans la Culture et dans la Civilisation pour reprendre le titre d'un ouvrage de Freud. Pour Freud la culture est ce qui permet à l'homme, originellement mu par un instinct de survie et des désirs égoïstes (principe de plaisir), de s'insérer dans la société de façon harmonieusev. Par essence la culture doit donc être compatible avec la psychologie humaine. Elle doit permettre l'épanouissement de l'individu, en limitant névroses et psychoses, tout en permettant la vie en société.

 

Le Malaise dans la Culture actuel tient à différentes dérives : il y a bien sûr l'impérialisme culturel américain centré sur le consumérisme, l'hyper-violence et l'hyper-individualisme, qui transforme notre mode de vie (nourriture, urbanisme, famille, monde du travail...), nos représentations (Hollywood, Netflix...), nos relations sociales, notre emploi du temps (écrans...) et notre langue (globbish...). Parallèlement, un mouvement de déconstruction culturel incarné par la « cancel culture », le « wokisme » par exemple, tend à déboulonner de nombreux symboles et éléments essentiels de notre culture (œuvres d'arts, auteurs, grands hommes...).

 

Une des philosophies centrales de l'impérialisme culturel américain actuel est le transhumanisme. Cette Humanité 2.0 promue par les GAFA consiste à abandonner notre humanité au profit d'une nouvelle identité « homme-machine », laissant de côté les hommes non-augmentés, au profit des nouveaux surhommes. Les futurologues transhumanistes promeuvent le règne de la Singularité, « une expansion de l'intelligence humaine par un facteur de plusieurs trillions grâce à une hybridation non-organique », le réveil de l'Univers (sic)vi. Dans Humanité 2.0, on voit le tableau brossé par Ray Kurweil  : des milliards de nano-robots dans le corps et dans le cerveauvii, l'asservissement de l'homme à l'ordinateur et à ceux qui les contrôlentviii, une dépendance totale à l'industrie pharmaceutiqueix, des gênes modifiésx, une immersion permanente dans le virtuel, une reproduction par clônes, un scan et un téléchargement de nos régions mentales, la possibilité de le télécharger dans d'autres corps... Ces « innovations » sont compatibles avec le Great Reset tel qu'il est promu par le Forum Mondial, par des génies comme Klaus Schwab, Peter Thiel (Transhumanist Party) ou Peter Diamantis (Singularity University), et qui repose sur la fusion des réalités biologiques et synthétiques.

 

Dans ce tableau cauchemardesque typique de la culture « geek », on peut se demander si ces transhumanistes ne font pas preuve d'une forme d'« hubris »: ils penseraient comprendre et devancer une nature qui leur est totalement étrangère. Par exemple, en 2006, le futurologue Kurzweil parle de l'invincibilité des armes déployées en Afghanistan, comme l'avion de combat sans pilote Predator, prophétisant ainsi une victoire inéluctable, alors que l'histoire révéla qu'en 2020 l'armée la plus puissante du monde dut capituler face à une armée de « moudjahidins en sandales »...

 

Ce projet technologique, fondé sur un mélange de darwinisme social et de capitalisme, laisse par ailleurs totalement dans l'ombre la question de la société, de la solidarité, de la culture humaine. C'est toute notre conception du monde humaniste, hérité par l'antiquité gréco-latine et des Lumières, incarnée dans notre langue, notre patrimoine, notre école qui se trouve remis en cause. La consommation d'anti-dépresseurs, d'anxiolytiques et de drogues, dont la France est un des champions mondiaux, et la baisse d'empathiexi sont des indices forts de ce malaise dans la Culture.

 

Parallèlement, d'autres tendances, souvent autoritaires et religieuses, prônant un retour de l'obéissance aux dogmes et à certaines traditions, se présentent aujourd'hui comme des modèles alternatifs à la société de consommation occidentale. Nombreux sont les candidats à y prétendre et à vouloir implanter leurs drapeaux sur notre territoire. Si la culture se nourrit bien évidemment de certains apports étrangers, elle doit néanmoins être défendue contre tout ce qui la menace, tant sur le plan du mode de vie, que de la langue, des beaux-arts ou de la philosophie.

 

Il est aussi un îlot central dans l'archipel de la Culture, c'est celui de l'Intellect. En Occident et en France en particulier, nous constatons une régression énorme des capacités intellectuelles de la population. « Une série d'études montre un net recul du quotient intellectuel au sein des pays occidentaux. La moyenne française aurait baissé de près de 4 points en 10 ans entre 1999 et 2009 » (Le Point, Le QI des Français en chute libre, 25 juillet 2017). Il vient d’être constaté une chute dramatique du niveau en mathématique des jeunes Français. Les études internationales montrent toutes une baisse massive du niveau général des jeunes français, alors que notre pays était l'un des meilleurs il y a trente ans.

A ce recul de la raison, il est certes des causes conjoncturelles : l'importance des écrans par rapport à la lecture, le faible temps accordé par les parents à l'éducation des enfants, la destruction de l'Education nationale (voir le livre « De la destruction du savoir par temps de paix », Mille et Une nuits), la mauvaise maîtrise de la langue française, les drogues...

Mais il est aussi des causes plus profondes et plus philosophiques, qui pilotent cette évolution. Reprenant le travail de Lucaks, ne pouvons-nous pas aussi déceler dans cette évolution, ces politiques, le triomphe durable d'une philosophie - si elle mérite ce nom - qui s'est fixé pour objectif de détruire la raison ? La crise de l'esprit que nous traversons n'est pas que l'effet d'un relâchement général, d'une augmentation naturelle de l'entropie dans les sociétés humaines. C'est aussi le résultat de la mise en œuvre de cette philosophie de la Destruction de la raison.

 

La vie politique et médiatique nous éclaire assez sur cette évolution. Lorsque la raison recule, dans les familles, les écoles, les hémicycles, ou les plateaux télévisés, il devient de plus en plus difficile de débattre du moindre sujet, sans déclencher une tempête de passions et d'excommunications. Les effets sur la société sont immédiatement perceptibles sur tous les plans : sanitaire, politique, technique, scientifique... La crise actuelle évoque un retour au Moyen-age d'ailleurs loué par certains penseurs des « Anti-Lumières » : vagues d'épidémies non maîtrisées, essor de la mendicité, mesures politiques absurdes, discrédit sur l'élite scientifique et politique, flambée des superstitions, des propagandes, des fanatismes. Macron a d'ailleurs déclaré que notre époque ressemblait par de nombreux aspects aux âges sombres du Moyen-âgexii.

 

L'ilotisme d'une population, et en particulier de son élite, peut amener à de grandes catastrophes réelles, à des échouages certains. « Les cons ça ose tout, c'est à ça qu'on les reconnaît », disait Michel Audiard.

Nous avons l'exemple de la Première Guerre Mondiale, qui eut des causes économiques profondes mais aussi des causes intellectuelles. Le discernement des dirigeants n'aurait-il pas pu prévoir et éviter la catastrophe ? Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, Paul Valéry évoque une « crise de l'Esprit sans précédent ». Certains observateurs affirment que le manque de rationalité et de discernement fut le drame des élites de l'avant-guerre. Dans L'Homme sans qualités Robert Musil explique comment l'oligarchie austro-hondroise fut infiltrée et manipulée par un marchand de canon déguisé en prophète de la modernité. Paul Arnheim, double de l'industriel et homme politique Walter Rathenau, qui se révéla un véritable instigateur de guerre. On peut se demander si nous ne traversons pas une « crise de l'esprit » semblable à celle que décrit Paul Valéry à son époquexiii.

 

Difficile de ne pas évoquer aussi la flambée d'irrationalisme qui précéda la Deuxième guerre mondiale en Allemagne fort bien décrite par Georges Lukacs dans sa Destruction de la Raison. Si chaque camp dans l'histoire, y compris celui de Hitler, a toujours su se revendiquer de « la raison », et accuser ses adversaires de déraison, on peut affirmer que les éléments suivants en sont la clé: instruction publique, de qualité, laïcité, médias libres et indépendants, recherche scientifique publique et indépendante, liberté d'expression, débat contradictoire fondé sur la charge de la preuve ( et non de l'injure, de l'allégation ou de l'autorité)...

 

Il est donc vital de défendre l'exception culturelle française, notre production culturelle et artistique, notre mode de vie, mais aussi notre rationalité.

 


 

5/Le cinquième récif s'appelle Ecologie. Submersions marines, tempêtes, inondations, canicules et autres catastrophes naturelles ont jalonné notre route, indéniablement. Dans le scénario de « faible consommation » promue par l'élite occidentale, le risque de Pénurie est très réel, ressuscitant le spectre d'une très vieille divinité antique que l'on croyait disparu à jamais (Pénia). Avec le retour de la cherté sur les étalages de supermarché, nous pouvons apercevoir les conséquences que celle-ci pourrait avoir. Elles sont d'ailleurs bien décrites dans le Rapport du Club de Rome les « Limites de la croissance » qui prévoit une gigantesque famine à la fin des années 2020, amenant une réduction massive de la population. Cette sombre perspective, dont tout humaniste devrait s'effrayer, doit nous faire réfléchir à une solution alternative à la décroissance radicale. Une fois de plus, nous avons en France des atouts considérables dans ce domaine : notre avance dans le nucléaire, et dans les transports en commun. Aujourd'hui les plans de décarbonation de l'économie fleurissent, comme le Shift Project de J.M. Jancovici, et autres projets de planification écologique. Il faut les examiner dans le détail, car on dit que c'est souvent là que se cache le diable. La question de la souveraineté industrielle est notamment cruciale dans ce domaine. Il serait en effet suicidaire d'acheter à des compagnies privées d'Amérique ou d'ailleurs des systèmes que nous sommes capables de produire en France. Le modèle français, fondé sur le nucléaire, le ferroviaire, et l'électrification de l'économie est à la base de cette réflexion. Il doit aujourd'hui nous servir d'exemple, pour nous et pour les autres pays du monde, pour relever les défis de demain.

 

 

 

6/ Le dernier écueil s'appelle Géopolitique. A l'heure actuelle avec l'OTAN nous sommes malheureusement inscrits dans une logique de blocs. L'examen de l'actualité nous montre que cette logique nous engage sur une mauvaise trajectoire, où la probabilité d'une guerre devient chaque jour plus élevée. Beaucoup disent que la guerre est inévitable, d'ailleurs dans le lexique de nos dirigeants, on remarque l'omniprésence du mot « guerre » : « la France est en guerre... l'Europe est en guerre... nous sommes en guerre contre ... », ce qui n'est pas des meilleurs augures. xiv

 

D'une part l'Occident poursuit ses aventures néo-coloniales, ce qui suscite l'exacerbation d'une partie importante du globe. D'autre part, d'autres blocs se forment ou se consolident. Il faut en toute urgence quitter l'OTAN pour retrouver notre indépendance et nous éviter une guerre qui n'est pas la nôtre. Mais, pour autant, il serait suicidaire de marchander notre souveraineté auprès des concurrents à l'OTAN. Rejouer le film de Jean Yanne Les Chinois à Paris ou le roman Soumission de Houellebecq où la France se transforme en territoire du Dar-Al-Islam serait à la fois ridicule et tragique. Aujourd'hui c'est surtout le monde multipolaire qui voit le jour, qui concerne la majorité de la population mondiale, et dans lequel il faut s'inscrire, en respectant la souveraineté et l'indépendance des nations.

 

La crainte de se retrouver isolé nous pousse à des alliances contre-nature, comme si nous étions un micro-Etat du Tiers-Monde, alors que nous avons suffisamment d'atoutsxv qui nous permettent de construire une voie prospère, indépendante, et dont le rayonnement inspire d'autres pays. Il faut conserver les outils de cette puissance acquise de longue lutte, non pour en faire un instrument d'oppression, mais un vecteur d'équilibre.

 

Notre modèle a historiquement inspiré de nombreux pays, et doit continuer à le faire. Nous avons des atouts que nous pouvons valoriser, exploiter dans le sens d'une politique à la fois brillante et pacifique. Il faut renouer avec la politique traditionnelle d'équilibre de la France, en premier lieu au Proche-Orient (« politique arabe de la France »), construire une politique de coopération véritable avec les pays africains, en s'affranchissant des règles du commerce international qui implique la concurrence à tous les niveaux, les privatisations, les destructions des Etats. Le commerce doit être assujetti aux intérêts des nations qui le pratiquent, et non une divinité qui impose ses lois à tous.

 

Dans le monde multi-polaire du futur, qui sera donc « Westphalien », sans "imposer" sa voie originale aux autres pays, lointains ou voisins, la France pourra néanmoins servir d'exemple, ou simplement de source d’inspiration. A une époque où les communications étaient encore archaïques, la diffusion des idées de la Révolution française se fit rapidement sur toute la planète. Elle éclaira de nombreux peuples dans leur lutte de libération (Amérique, Europe, Russie, Turquie, Afrique du Nord...)xvi. A l'heure où les communications relient quasiment tous les hommes de la planète de façon instantanée, l'impact international d'une "nouvelle route française" serait immédiat et immense.

 

Aujourd'hui, la civilisation française peut à nouveau donner une inspiration aux autres peuples, et aussi établir une base à cette reconstruction du pays, pour peu qu’il reprenne le courage nécessaire pour sortir de l’ « Occident », des « valeurs » de l'Union Européenne, ce « machin » fondé sur le drapeau marial et le « despotisme doux »1.

 

Le vieux navire de la France, qui a déjà traversé des eaux biens dangereuses, violentes ou tumultueuses, a encore de belles navigations à effectuer, de grandes découvertes à faire, et de larges horizons à parcourir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Selon les termes d'un de ses présidents Jacques Delors

i

 

Sur sa rencontre avec le spécialiste de la biodiversité E.O. Wilson : « Il a créé en 2014 l'initiative Half Earth à l'assemblée annuelle de laquelle je suis présent pour discuter de sa pertinence et des moyens de la mettre en œuvre : son objectif est de préserver de toute présence ou activité humaine la moitié de la surface de la planète. » (Emmanuel Faber, Ouvrir une voie, 2022, p. 138)

iiRadio France, 17 mai 2021 « Le plus grand propriétaire terrien des Etats-Unis est... Bill Gates. »

iii N'est-ce pas la voie voulue par Xi-Jinping pour son propre pays ?

ivLe site du Comité Valmy a d'ailleurs subi de nombreuses attaques informatiques, et de nombreuses pannes, actuellement inexpliquées.

v« Son caractère essentiel réside en ceci que les membres de la communauté limitent leurs possibilités de plaisir alors que l'individu isolé ignorait toute restriction de ce genre. » (Freud, Malaise dans la civilisation, PUF) La naissance de la conscience morale chez l'enfant est ainsi un préalable à toute civilisation, mais elle se fait toujours avec tension. C'est cette tension que Freud décrivit comme rapport entre «surmoi » et « moi »: « La communauté elle aussi produit un sur-moi sous l'influence duquel s'effectue le développement de la civilisation. » Le surmoi - l'intériorisation la conscience morale – rend possible la vie en communauté, en mettant à l'écart les prétentions du moi primitif sur ses congénères. Mais le surmoi a aussi des sévérités excessives qui apporte névroses, culpabilité, angoisse et désespoir. Les religions fanatiques et les idéologies pernicieuses, alimentées par la terreur, peuvent jouer à ce titre un rôle particulièrement destructeur pour l'individu.

vi « L'une des conséquences de la Singularité sera de baigner l'univers d'une intelligence détachée de ses origines biologiques et du cerveau humain, de saturer la matière et l'énergie dans cette brume d'intelligence. » (Ray Kurzweil, Humanité 2.0 la bible du changement, M21 Editions, 2006)

vii « Lorsque nous arriverons en 2020,la technologie des nanobots sera viable, et le scanner cérébral ne sera qu'une de ses applications majeures. Comme nous l'avons dit précédemment, les nanobots sont des robots qui seront de la taille d'une cellule sanguine humaine (de 7 à 8 microns) ou même plus petits. Des milliards d'entre eux voyageront à travers tous les capillaires du cerveau, scannant chaque aspect neuronal important. En utilisant des communications sans fil à grande vitesse, les nanobots pourront communiquer entre eux et avec les ordinateurs qui compileront la base de données de ce scanner cérébral. » (Kurzweil, 2006)

viii « C'est notre destin, de devenir des animaux de compagnie choyés mais certainement pas des hommes libres. » (Kurzweil, 2006)

ix« Je prends 250 comprimés de compléments alimentaires par jour et je reçois une demi-douzaine d'intraveineuses chaque semaine . »(Kurzweil, 2006)

x « Pour transférer un gène, les virus sont souvent le véhicule le plus approprié. Les virus peuvent transférer du matériel génétique à l'intérieur des cellules humaines et causer des maladies. Les chercheurs s'orientent vers des virus capables de délivrer des gènes positifs et non destructeurs à l'intérieur de cellules. » (Kurzweil, 2006)

xi En 2021, la presse s'est révélée profondément choquée de découvrir qu'un vieux photographe avait agonisé dans une rue bourgeoise de Paris pendant des heures sans qu'aucun passant ne lui prête assistance.

xii«  On revit des temps au fond très moyenâgeux : les grands jacqueries, les grandes épidémies, les grandes peurs... » « Je relierais la période que nous vivons à la fin du Moyen-âge et au début de la début de la Renaissance. » (Zadig, 26 mai 2021)

xiiiPaul Valéry dans « La crise de l'Esprit » (1919), décrit la crise intellectuelle de son époque : « La crise militaire est peut-être finie. La crise économique est visible dans toute sa force ; mais la crise intellectuelle, plus subtile, et qui, par sa nature même, prend les apparences les plus trompeuses ».

xiv Julien Benda dans la « Trahison des Clercs » souligne le caractère systématique du lexique guerrier dans la rhétorique fasciste des années trente.

xva) notre position en tant que membre du Conseil de sécurité et puissance nucléaire, donc responsable des accords de désarmement nucléaire, nous donne une très grande liberté d'action et de proposition. Les dirigeants actuels sont prêts à tout abandonner, ce qui est un suicide gravissime : l'intervention militaire de nos ennemis, dans le cas des scénarios décrits précédemment, serait alors possible, avec toutes les horreurs prévisibles.

b) notre présence dans un certains nombre de territoires, départements ou non, outre mer, assure une audience et une vision, une perception globale et mondiale de notre politique. C'est pour cela que ces territoires, ces parties du peuple français doivent faire l'objet d'une attention particulière, en faisant la promotion d'un développement interne et local, évitant la dépendance d'une activité unique (tourisme, mines, etc) et de financements métropolitains trop déséquilibrés . Ceci implique donc aussi de se libérer des injectives européennes, voulant détacher ces territoires de la France, arrêter d'injecter des fonds destinés à certaines opérations douteuses (tourisme, énergies bidons, monocultures tropicales) et donc reconstruire à la fois les liens privilégiés pour les produits agricoles avec la France, mais développer l'autosuffisance alimentaire, énergétique, artisanale et en pièces détachées si possible. Il faut qu'ils disposent d'un système universitaire et scolaire de haut niveau (comme dans le reste de la France d'ailleurs). Il faut aussi développer les petites et moyennes industries, bases essentielles des biens de consommation courantes et de composants divers pour les industries stratégiques.

c)les capacités, les traditions, touristiques, industrielles, intellectuelles, agricoles du pays en font un pôle d'attraction : les étudiants, les voyageurs, les intellectuels, les politiciens, les hommes d'affaires et les industriels de nombreux pays s'y rendent, lisent les ouvrages, etc. Alors qu'ils en profitent, les élites actuelles nient ces faits, dénigrent le pays, le bradent à bas prix, le trahissent (abandon de la langue français, privatisations, traités léonins, etc). Mais avec un effort de reconstruction, en premier lieu de courage intellectuel, ce rôle de pôle réapparaitra.

 

xvi « La Révolution française a le caractère d'un événement à l'échelle mondiale dans une mesure incomparablement plus grande que les révolutions précédentes (Hollande, Angleterre)... Ce n'est qu'avec la Révolution Française que l'on assiste à des répercussions marquantes sur la structure sociale de nombreux pays d'Europe... Et même dans les pays où ces bouleversements n'ont pas lieu, l'aspiration à la réforme de la société de l'absolutisme féodal ne cesse désormais d'être à l'ordre du jour. »  (Lukacs, La destruction de la raison, Delga, p. 59) Engels se félicite en 1847 que le sultan d'Istanbul vient, un an avant les Français, d'abolir (juridiquement, bien sûr...) par un firman l'esclavage dans son empire.

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